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ECRITURE AUTOMATIQUE
9 avril 2005

moi

On me dit maladroite. Je sors souvent de ma nonchalance par une pirouette. Un mouvement aussi rapide que faire se peut, afin d'aussi vite y retomber. Tous mes gestes ont un goût d'inachevé.

Quand je me suis levée du canapé, ce mercredi à 17h moins cinq, j'avais décidé d'en finir avec le spectacle de la vaisselle que je contemplais, vaincue, depuis une heure: des petites cuillères jouant les équilibristes sur des tasses retournées; des assiettes à moitié fêlées déjà et résolues à ne pas le rester; des poêles en habit de friteuses, prenant un bain de soleil. La lumière qui passait par la fenêtre donnait un coup de projecteur terrible à l'ampleur de la tragédie.

J'ai saisi un escabeau rouge pour attraper les produits nettoyants des grands jours. Evidemment j'ai tout fait tomber: le liquide-vaisselle, une ou deux conserves, des morceaux de sucre. Je savais bien que je n'étais pas douée pour le ménage.

Je n'arrivais pas à m'agripper à l'étagère. Je l'ai vu s'approcher puis repousser mes avances.

Non, pas la peine d'essayer. J'étais cette fois-ci vraiment condamnée à rester où j'étais.

Quand mon mari est rentré du travail, effaré, il s'est jeté sur l'escabeau coupable, il l'a brisé en mille morceaux. La pièce était tapissé de son sang.

S'il savait qu'en réalité j'avais pensé le tromper avec l'étagère...

Les psychologues m'ont dit que c'était pour éviter de s'en prendre à moi, mais ça ne tient pas la route: pourquoi rajouter du bordel si sa simple vue le met en furie?

Toujours est-il que désormais personne ne s'avisera de me reprocher de somnoler dans mon fauteuil (roulant).

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