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ECRITURE AUTOMATIQUE
13 août 2004

à message exceptionnel, commentaire exceptionnel

Poursuite de ma réflexion sur les images numériques.

Le poème en prose précédent appartient à cette dernière catégorie: les mots ne sont rien d'autre que des formes noires sur un fond mauve. Il aurait beau être sorti de mes trippes, il pourrait ne reposer sur rien de concret excepté mon imagination, cela ne changerait rien à cette réalité rendue encore plus implacable par le monde virtuel.

Quand je prends des photos, je suis toujours étonnée par les réactions des gens. Ils fixent l'appareil que j'ai dans les mains d'un air inquiet, comme des Pygmées un miroir. Ils savent pourtant bien ce que c'est, beaucoup en possèdent un. Mais ce n'est pas ça. Ensuite, si je les fixe avec mon objectif, leur première réaction est de fuir. L'anonymat est devenue la nouvelle croyance irrationnelle de notre monde. Pourtant, une fois en boîte, ils n'hésitent pas à se contempler sur l'écran, surpris à relativiser: ce n'est que ça. Un corps absurde coupé de tout élément d'identification.

J'ai parlé avec des personnes qui pensent que seule la photographie argentique serait digne d'intérêt. Il y a là-dessous une motivation élitiste, un matériel de qualité n'étant pas accessible à la plupart des bourses: l'art serait interdit aux gens de peu, alors que j'incline à rapprocher la photographie numérique, dont les prix baissent sans cesse et possible à présent depuis un téléphone mobile, de la poésie numérique, moins que de feuille et d'encre. Ils rétorquent que que cette photographie première permet la maîtrise des éclairages, que le développement offre d'autres possibilités, dont celle de détruire le négatif. J'ai essayé de contredire le premier argument sur les clichés plus haut. Quant aux autres, le traitement numérique n'est pas moins enrichissant et il est bien connu que la multiplication appartient à la catégorie du miracle... Loin de ces discours post-modernes, je pense que la démocratisation est un progrès social mais aussi que cette application du progrès scientifique est bénéfique.  

Tout dépend alors, comme toujours, de l'éthique du photographe, capable de l'élever au rang d'artiste autant sinon plus que des techniques, argentiques ou numériques. Personnellement, je trouve fascinant de prendre des gens de dos (si, si ;-)) Ils deviennent murs, ils deviennent portes, transition entre le dehors et le dedans du lieu où ils se trouvent sur l'intant. De manière générale d'ailleurs, tout l'intérêt est d'essayer de photographier ce qu'ils portent en eux-mêmes, qui en fait des êtres uniques, insaisissables. Je n'y arrive pas assez encore par un seul cliché.

Mardi j'ai été voir Papa. Ils lui ont lavé les reins. Résutat de ses analyses lundi. 

Hier Maman est venue me rendre visite, et ça m'a fait un bien fou. J'avais peur de rester seule, sans amour. J'ai été essayé des fringues et j'ai compris à quel point je m'étais enfin acceptée telle que je suis. L'adolescence est bel et bien finie, à 25 ans il serait temps! :-p

(je n'ai pas été épargnée par le mouvement de rejet face à l'inconnu et au futur qui font peur...: dans le mariage, après réflexion, je stigmatisais l'amour des deux époux mais aussi le père conduisant la mariée à l'autel. Décidément, oui, "le poids des mots, le choc des photos")

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